Les tribunes

Titre Les tribunes
Exposition pour débattre sur le musée de la colonisation par le MRAP

Exposition pour débattre sur le musée de la colonisation

par le MRAP

Exposition pour débattre sur le musée de la colonisation par le MRAP

En juin 2021, le MRAP a adressé une lettre ouverte au Président de la République, Emmanuel Macron, publiée dans le journal L’Humanité et soutenue par plusieurs personnalités et associations, pour demander la création d’un musée national de la colonisation. Pour en favoriser l’émergence, la MRAP a depuis conçu, avec le soutien de la DILCRAH, une exposition pédagogique itinérante, « Le Musée dont la France a besoin ». Cette exposition n'a pas vocation à remplacer un musée mais à démontrer sa nécessité et à susciter le débat pour élargir le soutien à sa réalisation. Un collectif informel de réflexion, composé de militants et historiens soutenant la demande, s’est constitué et se réunit régulièrement pour balayer différentes problématiques charriées par un tel musée. Pascal Blanchard et Nicolas Bancel, historiens, ont par ailleurs déjà publié plusieurs tribunes pour plaider pour cette création, notamment dans Le Monde en 2023. Aujourd’hui, le MRAP livre une tribune pour le Groupe de recherche Achac afin d’éclairer son engagement pour la création d’un musée national de l’histoire du colonialisme. Il est temps d’affronter collectivement la question d’un musée national de l’histoire de la colonisation. 

Tous les jours, nous faisons le constat que le racisme imprègne profondément notre société, et parmi toutes ses formes, celle née de l’histoire de l’esclavage et du colonialisme. Le racisme est notamment apparent dans des images qui continuent à investir notre imaginaire, du « Y a bon Banania » aux cris de singe dans les stades. Il se manifeste par la réduction de l’expression « issus de l’immigration » aux seuls jeunes issus de l’immigration coloniale, et par les multiples « contrôles au faciès » que ces derniers subissent. Cela passe par une méconnaissance de l’histoire de la colonisation, des décolonisations et plus généralement de la construction des rapports « Nord/Sud ». Cela se poursuit par les diatribes décomplexées des idéologues du « grand remplacement », de la « nostalgérie » qui ont micro ouvert dans nombre de médias pour manipuler l’histoire et construire un roman national visant à fracturer notre société en désignant comme menace une partie de nos concitoyens. 

Revenir à l’Histoire est impératif. S’appuyer sur l’apport des historiennes et historiens est le seul moyen de déconstruire les schémas et le prêt-à-penser qui nous ont été transmis pour justifier esclavage et conquêtes coloniales, pour expliquer que « Liberté, Egalité, Fraternité » ne pouvait pas être universel. D’autant qu’un travail conséquent de recherche a été réalisé et continue à l’être, constituant un précieux fonds documentaire et outil d’analyse.

Mais les blocages sont tels que seule une amplification de la prise en charge collective par les associations, les syndicats, les partis politiques de l’exigence d’un lieu central de mémoire peut nous permettre d’avancer. Un lieu central permettant d’accueillir scolaires et grand public, comme c’est le cas pour le Mémorial de la Shoah et pour le Mémorial de l’Abolition de l’Esclavage. C’est pour aider à cette prise en charge en suscitant et servant de support à une multiplication des débats, que nous avons réalisé et proposons à tous une exposition pédagogique et itinérante.

Composée de 7 panneaux en 125 cm par 50 cm, elle a été pensée comme un outil pédagogique invitant à la réflexion et au débat sur le colonialisme et son impact dans la diffusion d’un imaginaire raciste qui persiste encore aujourd’hui. Vous trouverez cette exposition librement consultable sur le site du Mrap.

Nous vous invitons à la parcourir, à la commenter, à la critiquer. Transmettez vos remarques à l’adresse musee@mrap.fr. Et si vous souhaitez utiliser son format imprimé pour organiser des débats et des échanges autour de ce support, contactez-nous à la même adresse musee@mrap.fr. Ensemble, nous pouvons faire de cette exposition un outil puissant pour sensibiliser, éduquer et favoriser la compréhension mutuelle, en même temps que nous portons la demande de création d’un musée. 

Une exposition très complémentaire aux expositions du Groupe de recherche Achac sur l’imaginaire colonial, les décolonisations ou l’Exposition coloniale. À découvrir !