Les tribunes

Titre Les tribunes
Deux expositions pour conjuguer récit national et immigrations Par le Tactikollectif

Deux expositions pour conjuguer récit national et immigrations

Par le Tactikollectif

Deux expositions pour conjuguer récit national et immigrations Par le Tactikollectif

Du 3 février au 2 avril 2023, l’exposition Portraits de France – conçue et réalisée par le Muséum national d’histoire naturelle et le Groupe de recherche Achac, et présentée dans sa version originale au musée de l’Homme (Paris) du 1er décembre 2021 au 14 février 2022, avec le soutien de l’ANCT/ministère chargé de la Ville et du Logement et la Dilcrah – poursuit son itinérance à Toulouse. Présentée par l’association Tactikollectif, elle sera visible au Réfectoire de la Grave, agrémentée d’un programmation culturelle riche (projections, colloques, spectacles…) et d’une adaptation locale de l’exposition, Portraits de Toulouse, à la Chapelle de la Grave (rue du Pont Saint-Pierre à Toulouse). Cette exposition retrace les parcours de vie exceptionnels de 29 hommes et 29 femmes, venus d’ailleurs, à travers douze périodes allant de la Révolution française au XXe siècle. Elle démontre ainsi la volonté d’inscrire dans le récit national, quelques grandes figures dont les noms et les visages, les combats et les réalisations, ont été oubliés des places, des frontons et des pilastres, quoi qu’ils aient marqué les époques et contribué à bâtir l’Histoire. À l’occasion de son passage à Toulouse, une attention particulière sera portée aux portraits de Toulousains et Toulousaines, avec une projection au sein de la salle du Réfectoire et une exposition originale à la Chapelle de la Grave, sous le regard de l’illustrateur Simon Lamouret, lui-même originaire de la Ville rose.

Une exposition toulousaine pour rendre hommage aux oubliés des archives de la ville

L’exposition Portraits de Toulouse met en lumière 28 portraits de Toulousaines et Toulousains, réfugiés, artistes, sportifs, résistants, militants, hommes et femmes, dont les histoires de vie singulières enseignent l’histoire commune de notre pays et de la ville de Toulouse. Ces portraits incarnent et plaident pour la diversité et la parité.

L’élaboration des portraits et leur illustration par Simon Lamouret a nécessité un important travail d’investigation sur l’immigration toulousaine, afin de renforcer l’ancrage local de l’exposition tout en veillant à redonner toute la place à certaines figures oubliées de la Ville rose, comme des acteurs associatifs et militants des quartiers, en accord avec une volonté de valorisation de ces derniers. Ceci n’aurait pas été possible sans l’implication et la participation des familles qui ont partagé leurs archives, leurs souvenirs et leur mémoire pour redonner vie à ces récits.

« Leur rendre hommage et les honorer, ce n’est pas affaire de nostalgie mais c’est affirmer, contre toutes les haines, la réalité d'un pays qui s’est aussi construit dans l’altérité, et la nécessité encore aujourd’hui de l’égalité des droits pour toutes et tous » rappelle Salah Amokrane, coordinateur de Tactikollectif, acteur citoyen toulousain à l’initiative de cette exposition.

 

Une programmation culturelle riche pour changer de regard sur les immigrations

Tactikollectif est une association axée sur la mise en valeur de la mémoire et du patrimoine culturel de l’immigration, plaçant la parole des concernés au cœur des préoccupations, en contact direct avec les communautés issues des différents flux migratoires dans la ville. Elle agit directement dans les quartiers populaires où elle propose, par son activité de médiation culturelle, des formes alternatives d’éducation populaire visant à renforcer le lien social à l’échelle locale et pallier les manques identifiés en matière d’action éducative et culturelle. Tactikollectif s’inscrit notamment dans le paysage culturel toulousain par l’organisation d’événements, dont le Festival « Origines Contrôlées » qui célèbrera cette année sa 20e édition et participe à faire évoluer les perceptions et préjugés sur l’immigration. 

Dans cette optique, le passage de Portraits de France à Toulouse s’articule avec une programmation culturelle éclectique, tout au long des mois de février et mars 2023. Au programme, des colloques, des soirées musicales, des forums, des spectacles et d’autres propositions originales avec pour fil rouge : les mémoires de l’immigration.

Parmi ces nombreuses actions, deux temps forts sont à retenir : les colloques « Mieux représenter la diversité dans l’espace public » et « Les combattantes et combattants de l’égalité » le vendredi 24 février, au Musée des Abattoirs, ainsi que la soirée musicale « La Daronne et ma Garonne » le vendredi 10 mars, au Théâtre Garonne.  

 

Une ambition partagée nationalement et soutenue localement

Conjuguer immigrations et récit national pour changer de regard sur l’histoire et le territoire, sur l’Autre et sur soi-même : telle est l’ambition que souhaite poursuivre Tactikollectif en présentant les expositions Portraits de France et Portraits de Toulouse aux Toulousaines et Toulousains. Cette ambition est partagée par les commissaires de l’exposition Portraits de France : Aurélie Clemente-Ruiz, directrice du musée de l’Homme ; Pascal Blanchard, historien, co-directeur du Groupe de recherche Achac et Yvan Gastaut, historien spécialiste de l’histoire des immigrations. Ces deux derniers sont les coordinateurs du recueil de 318 noms, Portraits de France, souhaité par Emmanuel Macron, président de la République, et remis à Nadia Hai, ministre déléguée chargée de la Ville en mars 2021, afin d’accompagner les maires et élus à renommer les lieux publics, pour bâtir un espace public plus inclusif et représentatif de la diversité des personnalités qui ont façonné la France.

La tenue de cette exposition phare et de tous les événements qui l’accompagnent est permise par le soutien des concepteurs et partenaires de l’exposition Portraits de France, le Groupe de recherche Achac, l’ANCT et la Dilcrah, et de nombreux acteurs locaux, notamment la mairie de Toulouse et les bibliothèques qui ont participé à l’enrichissement de cette programmation culturelle dans un esprit de « Convivencia » (vivre-ensemble) cher à la Ville rose.