Memoire Combattantes

Expositions

Présences maghrébines et orientales dans l’Armée française

« Nous avons mérité cet honneur et la mère patrie considérera sans doute qu’elle se doit à elle-même de nous l’accorder. »

Émir Khaled, petit-fils d’Abd el-Kader et officier de la Grande Guerre, 1922

Avec l’expédition d’Égypte (1798) et la conquête de l’Algérie (1830), du Moyen-Orient au Maghreb s’installe une tradition : celle de la présence de supplétifs ou de combattants réguliers arabo-orientaux dans les forces armées françaises. Dans le cadre de l’année commémorative qui s’annonce, des hommages à la Grande Guerre à travers un 100e anniversaire très attendu, et du 70e anniversaire de la Libération de la France (septembre 1943-mai 1945), ce récit tisse un lien fort entre passé et présent.

À travers une exposition qui rassemble un récit inédit, fruit du travail collectif sans précédent qui a accompagné l’édition de l’ouvrage La France arabo-orientale, il s’agit de sortir des mythes pour transmettre une histoire méconnue. L’armée d’Afrique tels les chasseurs d’Afrique s’est constituée à partir de 1830 avec la mise sur pied d’unités à recrutement « indigène » ou métropolitain (tirailleurs, spahis, zouaves, goumiers, méharistes…), stationnées en Algérie, en Tunisie (1881) et au Maroc (1912). L’armée française dispose alors de troupes issues de tout le Maghreb, les Européens et les Juifs d’Afrique du Nord servant eux aussi dans des corps spécifiques de l’armée d’Afrique. Ces unités jouent un rôle militaire considérable lors des conquêtes coloniales, dans les trois conflits européens et dans les guerres de décolonisation, aux côtés des troupes métropolitaines et des troupes venues des « vieilles colonies », d’Afrique, de l’océan Indien, d’Indochine, de Polynésie ou de Nouvelle-Calédonie.

L’armée française a toujours été une source d’émancipation, de promotion sociale, mais aussi de déception, car si la reconnaissance du sacrifice a été immédiate dans les armées, elle a ensuite été évacuée de la mémoire collective nationale. Depuis peu, elle commence de nouveau à irriguer la nation. Monuments du souvenir, sites de mémoire accueillant les cérémonies militaires ou les scolaires, collections des musées ou des salles d’honneur du ministère de la Défense, transmission aux jeunes générations de combattants des décorations collectives décernées aux anciens, autant d’éléments qui rappellent le souvenir de ceux qui se sont illustrés au service de la France. C’est tout cela que raconte cette exposition, et bien plus encore. Elle nous raconte comment, pendant plus de deux siècles, la France a su se construire dans l’espace militaire.

 


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