Texte :
Cessons d’instrumentaliser les « soldats indigènes » pour servir notre vision de l’Histoire. Au service exigeant de la repentance et du devoir de mémoire, l’Histoire semble de plus en plus s’écrire sur les plateaux de télévision, à la barre des tribunaux et au Parlement. Ce faisant, elle obéit implacablement aux lois de la médiatisation de masse, celle qui exige de scénariser chaque cause pour la rendre plus populaire, plus universelle, plus assimilable, plus payante. Un manichéisme de feuilleton qui n’admet que des bourreaux et des victimes, des bons et des méchants. Une criminalisation et une victimisation à l’emporte-pièce, qui ne laissent aucune place à la complexité des fais et des acteurs pourtant souvent capable de rendre compte des comportements respectifs et de trouver claques éléments de réponse aux traumatismes générés.