Texte :
Les représentations de l’Afrique noire produites par la métropole, depuis l’après Guerre mondiale jusqu’aux décolonisations des années 1960, s’articulent autour d’une idéologie dont les maîtres-mots sont progrès et morale civilisatrice. L’exaltation patriotique de la grandeur coloniale française s’est concrétisée par la création de véritables spectacles mis en scène autour de l’attrait pour l’étrange, à l’image des célèbres « villages indigènes » offerts au tournant du siècle, aux Français toujours avides d’exotisme. Un dispositif discursif orchestré, résultant d’une forte volonté propagandiste, se met ainsi en place pour tenter de fournir la preuve d’une réalité : celle d’une action coloniale constructive dans les colonies.