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Newsletter #5 - 29 mai 2019

Tribune

Les expositions
The Black Model et Le modèle noir


par Herman Lebovics

Professeur émérite d’histoire française à Stony Brooks University à New York (États-Unis) et auteur de True France. The Wars over Cultural Identity, 1900-1945 (Cornell University Press, 1994), Herman Lebovics a visité l’exposition Posing Modernity: The Black Model from Manet and Matisse to Today présentée entre octobre 2018 et février 2019 à la Wallach Art Galery de Columbia University à New York, ainsi que sa « version française », Le modèle noir de Géricault à Matisse, exposée jusqu’au 21 juillet 2019 au Musée d’Orsay à Paris. L’historien nous propose un compte-rendu comparatif de ces deux expositions événements.

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Focus de la semaine
 

Le modèle noir de Géricault à Matisse,
Françoise Vergès et un autre regard

sur la nature de cette exposition

Comme le rappelle Herman Lebovics dans sa tribune de la présente lettre du Groupe de recherche Achac, l’exposition Le modèle noir est proposée au Musée d’Orsay jusqu’au 21 juillet 2019 et porte sur la représentation des personnes noires dans la peinture et autres arts visuels « de l’ère de l’abolition de l’esclavage en France (1794-1848) jusqu’aux temps contemporains ». Dans la présente critique, Françoise Vergès, présidente de l’association Décoloniser les arts, porte un regard critique sur cette exposition et « l’unanimisme » des commentaires à son encontre. Dans le prolongement de la postface du catalogue, proposée par Lilian Thuram et Pascal Blanchard, qui soulignait les limites de l’exposition en terme de contre-image ou de contextualisation des images dans leur temps colonial (en ne montrant qu’une palette de ces imaginaires) et de la critique proposée par Sylvie Chalaye dans la lettre du Groupe de recherche Achac il y a quelques semaines, Françoise Vergès reproche à l’exposition — dans le flot des critiques et articles médiatiques parfaitement sous contrôle, y compris lors du colloque organisé à Orsay les 6 et 7 mai dernier, dans l’univers des musées, par la future Fondation pour la mémoire de l'esclavage — notamment de ne pas mettre en perspective l’invention du Blanc et du Noir, de déconnecter l’exposition de son temps historique et d’un imaginaire alors dominant et discriminant en France à l’encontre des Afro-Antillais, et de conclure : « Je pourrais donc me contenter de ce qui est présenté, me dire que c’est mieux que rien, mais à la réflexion, je n’ai trouvé cette exposition ni passionnante, ni inédite. On me dira qu’au vu de l’inexistence d’expositions de ce genre, c’est déjà énorme mais faut-il continuer de se contenter de tentatives de combler le vide en ignorant les travaux sur la représentation des Noir.e.s (modèle ou pas) ou sur la question du nom dans l’histoire de l’esclavage. » Elle critique également certaines postures dans le catalogue, où l’on retrouve les contributions d’Anne Lafont, Pap Ndaye, David Bindman et Frédéric Régent, comme ce passage dans le chapitre « Renommer » avec cette conclusion en décalage avec l’histoire coloniale : « Ce fut un siècle de racisme, mais la Troisième République a défini les principes qui permettent de le combattre et même d’atteindre un certain universalisme. » Et de conclure « il y a un écart entre la promesse – exposition inédite, historique – et finalement, ce qui est mis en place et cet écart est dû, je pense, à la non-résolution des questions que posent l’esclavage et le racisme en France… ». En conclusion de ce regard sur l’exposition, elle rappelle néanmoins le succès de cette dernière (et du catalogue), mais aussi l’édition assez troublante de « carnets de note » avec les reproductions sans commentaires de plusieurs peintures, dont le Carnet Gérôme, le Carnet Manet ou même, en best-off, le Cahier Benoist à 4,90€. Aucun ne porte le nom du modèle peint, uniquement le nom des peintres.
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D'autres regards

France 

Documentaire radiophonique  

 

« Heureuse comme une Arabe en France »
 

Du 27 au 30 mai 2019 à 17h00
France Culture
 
France Culture présente une série de quatre émissions sur les femmes arabes en France diffusées dans LSD, La série documentaire. Créée par Adila Bennedjaï-Zou et réalisée par Anne Pérez, le documentaire radiophonique « Heureuse comme une Arabe en France » allie témoignages et interventions de spécialistes pour traiter de l’histoire des Nord-Africaines en France. On y retrouve notamment les interviews de deux des co-directeurs de l’ouvrage Sexe, Race & Colonies. La domination des corps du XVe siècle à nos jours (La Découverte, 2019) : Christelle Taraud, historienne, spécialiste de la prostitution au Maghreb colonial, et Pascal Blanchard, historien, spécialiste du fait colonial, qui interviennent respectivement dans les première et deuxième parties de la série. Le troisième épisode, diffusé mercredi 29 mai 2019, réunira Olivier Auger, spécialiste de l’histoire de la prostitution coloniale et Alexandre Dupouy, historien de l’érotisme et de la prostitution.

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France

Article 

 

Ce que James Baldwin nous apprend du racisme français

Parution : 23 mai 2019
Slate

Julien Suaudeau, enseignant au Bryn Maur College en Pennsylvanie et auteur du roman Le Sang noir des hommes (Flammarion, 2019), a publié une tribune dans le magazine Slate dans laquelle il explore le traitement du racisme en France. À travers les ouvrages de l’écrivain et activiste américain James Baldwin, l’auteur aborde la tendance française de se distancier du racisme au lieu de s’y confronter et de lutter contre sa propagation en quittant ce qu’il désigne comme « l’état d’innocence ».

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France

Exposition

 

Des portraits de Māhū exposés dans une galerie parisienne

Jusqu’au 20 juillet 2019
Galerie Templon (Paris)
 
Le peintre américain Kehinde Wiley, connu pour son portrait de Barack Obama et dont l’œuvre The Three Graces, 1881-1956, de la série The World Stage France (2012), est présente dans l’ouvrage Sexe, race & colonies. La domination des corps du XVe siècle à nos jours (La Découverte, 2018), présente une dizaine de portraits issus d’un projet sur les populations de Polynésie à la Galerie Templon à Paris. Durant son voyage au Fenua, l’artiste a immortalisé la communauté transgenre, les Māhū, dans des portraits hauts en couleurs. Le projet de Kehinde Wiley est une critique du fantasme associé à la Polynésie, créé à l’époque des tableaux de Paul Gauguin. La série de peintures s’accompagne d’une installation vidéo, projetant les entretiens de l’artiste avec ses modèles.
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France 

Téléfilm

 

L’homme qui venait d’ailleurs

Disponible en replay
Jusqu’au 1er juin 2019

France Ô
 
L’homme qui venait d’ailleurs de François Luciani nous ramène à la fin du XIXe siècle. Le docteur Pierre Adelaïde s’installe dans un petit village de Poitou-Charentes, la couleur de sa peau fait alors peur aux locaux qui lui font un accueil difficile. Après avoir sauvé la fille du maire, il se fait peu à peu admettre dans la bonne société, se décrivant lui-même comme un « bourgeois vaniteux et antidreyfusard ». Mais le passage à Angoulême d’une exhibition coloniale bouscule alors toutes ses certitudes. Face à ces « sauvages » en cage, exhibés et moqués, son regard sur lui-même et sur l’entourage qu’il s’est choisi se transforme. François Luciani propose une réflexion sur l’identité, la peur de l’inconnu et les différentes formes de l’exclusion, faisant écho à nos sociétés d’aujourd’hui.

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Sport

Article
 

Retour sur le destin d'Alfred Nakache,
le nageur du camp d'Auschwitz

Diffusion : 19 mai 2019
France 2

Alfred Nakache, surnommé le « nageur d’Auschwitz », a été introduit le 18 mai 2019 au Hall of Fame de Fort Lauderdale en Floride (États-Unis), panthéon de la natation mondiale ; l’occasion de revenir sur son histoire au cœur de la Seconde Guerre mondiale. Après l’invasion allemande de Paris et son renvoi de la fonction publique à cause de ses origines juives, Alfred Nakache s’installe à Toulouse avec sa famille. Ses exploits sportifs et ses nombreuses victoires dérangent alors la presse collaborationniste. En décembre 1941, sa famille est déportée à Auschwitz : sa femme et sa fille y mourront. On le croyait mort et pourtant, il reprendra les compétitions à son retour des camps, excellera de nouveau et mourra à l’âge de 67 ans… en nageant. Le Groupe de recherche Achac a rendu hommage à cet homme et son destin hors du commun dans un épisode de la série Champions de France raconté par l’artiste Abd Al Malik.
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France

Événement
  

Festival Nio Far

Du 2 au 8 juin 2019
Paris
 
La 6e édition de Nio Far, festival décolonial des arts visuels et performatifs, aura lieu du 2 au 8 juin 2019 à Paris. La thématique de cette année est celle du genre, elle sera abordée sous le prisme de l’intersectionnalité. L’approche de ces rapports de force se veut également décoloniale. Pour aborder ces thématiques et diversifier les narrations et les regards, le festival Nio Far a décidé de mettre en avant les plus discriminés dans sa programmation très diversifiée : conférences, expositions, installations et performances.  Parmi les intervenants figurent Jö Gustin, écrivaine et humoriste publiée chez Présence Africaine, Françoise Vergès, présidente de l’association Décoloniser les arts,  ou encore l’imam Ludovic-Mohamed Zahed, membre fondateur du réseau interreligieux LGBT, GIN-SSOGIE…
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France

Article

 

Kabyles un jour, parisiens toujours :
les bistrots de Paris, une histoire de familles

Parution : 22 mai 2019
Libération

Les Folies, Le Bastringue, Les Ours, L’Alimentation Générale ou encore La Java… ces bars emblématiques de la capitale française ont pour point commun d’être tenus par des familles d’origine kabyle. De Belleville à Montreuil, ces fratries ont réussi à s’imposer auprès d’une clientèle dense et multiforme, des retraités habitués aux jeunes trentenaires, dans une ambiance décontractée et un style « fait maison ». Ces familles racontent au journal Libération comment ils ont su conserver l’âme de leurs cafés devenus mythiques. De la fin de l’Algérie française à aujourd’hui, le quotidien revient sur ces success stories très particulières.
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France 

Événement 

 

Cultivons nos idées !

Du 3 au 5 juin
Jardin d’Agronomie tropicale de Paris
 
Le festival Cultivons nos idées ! aura lieu du 3 au 5 juin 2019 au jardin d’Agronomie tropicale de Paris, à l’occasion de la semaine européenne du développement et des 120 ans du Jardin, lieu de mémoire unique, à Paris et en France, de l’exposition coloniale de 1907 et des hôpitaux militaires « indigènes » de la Grande Guerre, où ont été érigés des monuments  aux morts pour rendre hommage aux troupes coloniales… et au leader du parti colonial de l’époque, Eugène Etienne. La Cité du développement durable, en partenariat avec les villes de Paris et de Nogent-sur-Marne, propose des activités autour de 5 thématiques : rechercher & s'instruire, se nourrir, travailler & coopérer, se déplacer et éco-construire. L’objectif du festival est de sensibiliser, d’informer et d’offrir de nouvelles perspectives sur le développement durable et l’écologie.
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