Rencontre : dimanche 8 octobre 2017 à 12h30
Salon du Livre (Blois)
Exposition : du 5 au 24 octobre 2017
Bibliothèque Abbé Grégoire (Blois)
 

Réunis à l’occasion d’une rencontre intitulée « Artistes, immigration et culture »,  le rappeur Abd al Malik et Pascal Blanchard, historien, échangeront avec le public autour de la série de films Artistes de France. De Charles Aznavour à Omar Sy en passant par Lino Ventura ou Édith Piaf - dont le portrait sera diffusé les 30 septembre et 1^er octobre sur France Télévisions - la série porte un regard original sur la manière dont la culture en France s’est construite autour de ses diversités, autour de ses immigrations, autour des outre-mer. Parallèlement à cet échange, les festivaliers pourront découvrir l’exposition Artistes & diversités en France, qui retrace un siècle d’histoire artistique au prisme des vagues migratoires, ainsi qu’une douzaine de films de la série proposée pendant les cinq jours du festival.

Le film Gauguin, consacré au premier séjour du peintre en Polynésie en 1891, révèle par son traitement à quel point le passé colonial reste ancré dans les imaginaires. Un fait qui n'a pas échappé aux médias et à l’opinion publique : un article de Jeune Afrique, titré Gauguin – Voyage de Tahiti : la pédophilie est moins grave sous les tropiques et partagé plus de 35.000 fois sur les réseaux sociaux, en relève toutes les omissions et inexactitudes, tandis qu’à sa suite Le Monde dénonce « un film qui gomme la réalité coloniale ».... Un film biographique au parti pris choquant, dans un contexte où, dans l’espace public, un processus de décolonisation semble enfin en marche. Alors que le CRAN demande que le nom de Colbert, initiateur du Code Noir, soit retiré de l’espace public, le Conseil de Paris vient d’autoriser le décrochage de l’enseigne parisienne « Au Nègre joyeux » située rue Mouffetard. Aurait-il fallu la laisser en place en y ajoutant une plaque explicative, comme le préconise Marcel Dorigny dans un entretien accordé au journal Libération ? Faut-il au contraire effacer toute trace de ce passé esclavagiste et colonial ? La question se pose en France et partout dans l’Europe postcoloniale. Le Conseil de Paris a pour sa part tranché : l’enseigne rejoindra les collections du Musée Carnavalet, sans doute pour illustrer dans des expositions à venir une certaine histoire de Paris... Espérons dans cette perspective que l'enseigne ne reste pas dans les réserves du musée...