Les programmes

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Les programmes

Histoire & culture coloniale

Foire de Bordeaux, affiche signée René Lataste, 1923.
Foire de Bordeaux, affiche signée René Lataste, 1923.

Quels impacts issus de l’histoire coloniale française et des discours sur la colonisation sur les imaginaires en métropole et dans les sociétés coloniales ?

Ce programme s’attache à décrypter les représentations des mondes coloniaux et les mécanismes de propagande par l’image, qui ont irrigué la société française de la fin du XVIIIe siècle jusqu’aux toutes dernières décolonisations. La propagande et la culture visuelle de l’époque ont à la fois persuadé la société française des bienfaits de la colonisation et fixé dans les esprits des représentations des populations colonisées qui ont largement participé à la construction d’un regard spécifique sur l’« Autre ». En cherchant à définir ce qui constituait « la culture coloniale » en France, on commence à comprendre les effets et liens entre les sociétés colonisées et les métropoles.

Racisme & zoos humains

  Princesse, fête foraine, carte postale, c. 1890. © Coll. Groupe de recherche Achac
Princesse, fête foraine, carte postale, c. 1890.

Comment s’est formé le regard porté par l’Occident sur l’« Autre » ? 

L’exhibition des êtres humains « exotiques » a une très longue histoire, liée à celle de la diffusion du racisme et celle de la constitution des empires coloniaux. Entre univers du spectacle, monde savant et espace institutionnel, les « zoos humains » (exhibitions ethnographiques ou anthropologiques) ont fabriqué de la hiérarchisation raciale et de la légitimité coloniale. La France coloniale (comme le reste de l’Europe, le Japon impérial ou les États-Unis) cherche à prouver par la monstration que les « races » seraient différentes, que certaines seraient plus proches du monde animal, voire des monstres, que des hommes. Ce programme a vocation à retracer l’histoire des exhibitions ethnographiques et les récits individuels de personnes exhibées à travers cinq siècles, et s’attache à analyser les prolongements contemporains de ces représentations et la production de stéréotypes. 

Immigration des suds

« Accueil d’Hô Chi Minh au Bourget », photographie, 1946. © Coll. Eric Deroo/Coll. Groupe de recherche Achac
« Accueil d’Hô Chi Minh au Bourget », photographie, 1946.

Comment expliquer les prolongements, les liens, mais aussi les contradictions de l’histoire, de la mémoire coloniale et de la mémoire de l’immigration ? 

Ce programme, inscrit dans les territoires, s’attache à retracer les flux migratoires extra-européens qui ont traversé la France depuis plus d’un siècle pour mettre en exergue les ressorts d’une histoire qui a du mal à se fixer dans la mémoire collective, en travaillant justement sur les images qui constituent les traces de ces récits et présences. À travers elles, la France se révèle comme un espace ouvert sur les cultures du monde, mais aussi un espace de luttes, de revendications et de combats propres à chaque génération.

Mémoires combattantes

Le 12e régiment de Tirailleurs sénégalais venus pour les cérémonies du 14 juillet 1939, photographie de Meurice, 1939. © Coll. Eric Deroo/ Coll. Groupe de recherche Achac
Le 12e régiment de Tirailleurs sénégalais venus pour les cérémonies du 14 juillet 1939, photographie de Meurice, 1939.

Combien de soldats originaires des colonies sont morts ou se sont illustrés au service de la France ? 

Ce programme s’attache à mieux faire connaître l’histoire des combattants étrangers et coloniaux, mobilisés dans l’outre-mer ou dans l’hexagone, qui ont joué un rôle militaire aux côtés des troupes métropolitaines, des conquêtes coloniales jusqu’aux décolonisations, notamment pendant les deux guerres mondiales. Beaucoup d’entre eux se sont engagés pour la France et ce récit s’inscrit à la fois dans l’histoire coloniale et dans l’histoire des immigrations. Si la reconnaissance de leur sacrifice a été immédiate dans les armées, elle a ensuite été évacuée de la mémoire nationale. Ce programme rappelle le souvenir des combattants venus des quatre coins du monde et a vocation à leur accorder la place qui est la leur dans notre histoire collective. 

Sports & diversités

Amrouche porté en triomphe après sa victoire au 7e cross international [Chartres], photographie de l’Agence Trampus, 1939. © Coll. Éric Deroo/Coll Groupe de recherche Achac
Amrouche porté en triomphe après sa victoire au 7e cross international [Chartres], photographie de l’Agence Trampus, 1939.

Qui sont ces championnes et champions asiatiques, africains, maghrébins, polynésiens, de l’océan Indien ou des Caraïbes et de toute l’Europe (Allemands, Italiens, Espagnols, Belges, Anglais...) ou des Amériques, qui jouent et battent des records pour la France sur tous les terrains ?

Que ce soit lors de compétitions européennes, mondiales ou olympiques, on les retrouve dans des clubs français ou au sein de l’équipe de France. Cette approche permet aussi d’appréhender des enjeux et récits au cœur de la grande Histoire. Ce programme propose de faire l’histoire du sport en France et l’international, en soulignant l’apport des diversités des quatre coins du monde. Il s’agit de proposer une mise en perspective des flux migratoires qui ont participé au destin de la société française en s’attachant aux différentes disciplines sportives autour des présences issues des immigrations, et notamment au football, sport collectif majeur en termes de symboliques. 

Portraits de France

Image du programme Portraits de France

Comment mettre en lumière l’apport des personnalités issues de l’immigration à l’histoire culturelle, politique, scientifique et économique française ?

Dans une dynamique de valorisation patrimoniale, ce programme s’attache à retracer les parcours de personnalités venues des quatre coins du monde, qu’elles soient d’origine étrangère ou nées à l’étranger, de parents réfugiés, issues de l’ex-empire colonial français ou des régions ultramarines — ayant participé à la vie artistique, politique, économique et scientifique française et au rayonnement de la France sous des formes multiples. L’ensemble de ce programme rend hommage à toutes celles et ceux, qu’ils soient connus, oubliés ou anonymes, qui font de la France une nation plurielle.

Sexe, alterité & corps colonisés

Image illustrative programme Sexe, alterité & corps colonisés
Le Collier d'Or, carte postale, éditée par Chagny [Alger], 1923.

Les rapports de domination des corps par la sexualité à l’époque coloniale se perpétuent-ils dans les sociétés postcoloniales ?

Écrire l’histoire culturelle de la domination coloniale, c’est s’attacher aux structures de domination qui perdurent, entre les hommes et les femmes, entre les populations d’accueil et les populations issues de l’immigration. Pour amorcer la décolonisation du regard sur les conceptions héritées du passé, il faut déconstruire l’« Autre » comme objet de désir racialisé, cantonné à des caractéristiques archétypales façonnées au long des siècles qui nous précèdent, et qui sont au cœur des problématiques de nos sociétés actuelles.