Sur les traces de l’Exposition coloniale internationale de 1931
Paris. Un peu plus de 90 ans plus tard, Sur les traces de l’Exposition coloniale internationale de 1931 vous invite sur les traces de ce lieu de mémoire de l’histoire de France, à travers un parcours inédit en douze étapes pour découvrir l’histoire de la plus grande manifestation coloniale française.
L’exposition Sur les traces de l’Exposition coloniale internationale de 1931 est proposée à partir du 25 juin 2022 simultanément au Bois de Vincennes (jusqu'au 26 septembre) et sur le site de la caserne Napoléon/Hôtel de Ville rue de Rivoli (jusqu'au 5 septembre). Cette exposition, pédagogique et gratuite, permet de replacer l’événement dans son contexte mais aussi de comprendre comment l’idée coloniale est devenue consensuelle durant l’entre-deux-guerres et comment plusieurs millions de visiteurs se sont laissé convaincre par la « Plus grande France ».
Cette exposition, avec près de 300 documents, retrace l’histoire de la plus importante manifestation organisée en France au XXe siècle. Sous l’égide du ministère des Colonies et du maréchal Lyautey, l’Exposition coloniale internationale de 1931 avait pour objectif de glorifier la grandeur des empires coloniaux, et en particulier l’Empire colonial français, au moment de son « apogée ». L’événement donnait à voir « une nouvelle France », où toutes les colonies et leurs richesses étaient représentées : les vieilles colonies, l’ensemble africain avec l’A.-O.F., l’A.-É.F., les Somalis et Madagascar, l’Afrique du Nord, l’Indochine, les mandats placés sous l’autorité de la France après la Première Guerre mondiale comme la Syrie et le Liban, les établissements d’Océanie et des Indes, mais aussi la section métropolitaine et les groupes industriels. En plongeant dans ce récit, en découvrant ces pavillons et ces images la notion même de « lieu de mémoire s’impose aux visiteurs.
Des millions de visiteurs venus de toute la France et de l’étranger s’y sont pressés afin de « s’émerveiller » devant la « Plus Grande France », mise en scène sur une surface de 110 hectares dans le Bois de Vincennes. Les visiteurs pouvaient y découvrir des palais et pavillons s’étendant sur des milliers de mètres carrés, une reconstitution du temple d’Angkor Vat, les pagodes du Laos aux toits colorés, les vastes huttes africaines, les souks maghrébins ou les villages de terre rouge. Ils pouvaient s’y balader à dos de chameau ou en pirogue sur le lac Daumesnil, manger du riz, boire du thé ou du café dans des restaurants exotiques. Sur l’« avenue des Colonies » et dans les pavillons, les spectacles des « figurants indigènes » – tels que les Kanak exhibés au Jardin d’acclimatation en représentation ponctuelle au Bois de Vincennes, les danseuses khmères ou les tirailleurs sénégalais – servaient à renforcer l’idée que la France œuvrait à l’« éducation » et à l’« élévation » de ces peuples. À l’époque, cette mise en scène faite de propagande et d’exotisme dissimilait avec succès aux visiteurs la réalité outre-mer, alors qu’au même moment les premières revendications anticoloniales émergeaient dans les colonies...
De cet événement « grandiose », il reste aujourd’hui quelques vestiges : le Palais permanent des colonies, construit à la gloire de l’Empire et de la mission civilisatrice et pour taire la violence des conquêtes et de la traite transatlantique, devenu aujourd’hui le Musée national de l’histoire de l’immigration, le pavillon du Togo et du Cameroun, devenu la Grande pagode ou encore le Parc zoologique... mais aussi une multitude de documents témoins de cette époque (affiches, objets publicitaires et souvenirs, photographies, cartes postales, presse, livrets et catalogues, tickets, plans..) que le public est invité à découvrir pour la première fois dans l’exposition Sur les traces de l’Exposition coloniale internationale de 1931.
90 ans après l’Exposition de 1931, Sur les traces de l’Exposition coloniale internationale de 1931 propose donc de revenir sur cette manifestation coloniale hors normes, tout en portant un regard contemporain et critique sur l’événement. Les panneaux installés au cœur du Bois de Vincennes (sur un parcours de 3 kilomètres autour du lac et débutant à Porte Dorée) et sur le site de la caserne Napoléon/Hôtel de Ville, rue de Rivoli permettent aux visiteurs de le replacer dans son contexte d’alors : une propagande d’état à son paroxysme et apogée.
Sur les traces de l’Exposition coloniale internationale de 1931 sur le site de la mairie de Paris.
Découpage de l’exposition
- Panneau 1 - Sur les traces de l’Exposition coloniale internationale de 1931
- Panneau 2 - Sur les traces de l’Exposition coloniale internationale - La plus grande exposition coloniale à Paris au XXesiècle
- Panneau 3 - Sur les traces de l’Exposition coloniale internationale - 1.000 jours de travaux
- Panneau 4 - La « plus grande France » - Le concepteur de l’Exposition coloniale internationale
- Panneau 5 - La « plus grande France » - Les palais des mondes coloniaux
- Panneau 6 - La « plus grande France » - Le palais permanent des Colonies et son histoire
- Panneau 7 - Une immense construction symbolique - L’avenue des Colonies
- Panneau 8 - Une immense construction symbolique - Les armées françaises d’outre-mer
- Panneau 9 - Une immense construction symbolique - Les missions religieuses au cœur de la République
- Panneau 10 - Les enjeux coloniaux - L’Empire colonial en 1931
- Panneau 11 - Les enjeux coloniaux - La propagande coloniale
- Panneau 12 - Les enjeux coloniaux - Les oppositions à l’Exposition coloniale internationale
- Panneau 13 - Le monde océanien - Les Kanaks au Jardin d’acclimatation
- Panneau 14 - Le monde océanien - Les Établissements du Pacifique
- Panneau 15 - Le monde océanien - Le spectacle « indigène »
- Panneau 16 - Les vieilles colonies à l’exposition coloniale - La Guadeloupe
- Panneau 17 - Les vieilles colonies à l’exposition coloniale - Les Antilles et La Réunion
- Panneau 18 - Les vieilles colonies à l’exposition coloniale - Somalis, Guyane et les comptoirs des Indes
- Panneau 19 - L’Indochine à Paris - L’architecture d’Angkor Vat
- Panneau 20 - L’Indochine à Paris - L’Indochine française
- Panneau 21 - L’Indochine à Paris - La présence indochinoise à Paris
- Panneau 22 - L’Afrique à Paris - Le pavillon de Madagascar
- Panneau 23 - L’Afrique à Paris - L’Afrique équatoriale française (A.-É.F.)
- Panneau 24 - L’Afrique à Paris - L’Afrique occidentale française (A.-O.F.)
- Panneau 25 - L’ensemble maghrébin et les mandats - Les mandats africains (Togo et Cameroun)
- Panneau 26 - L’ensemble maghrébin et les mandats - Le Maroc et la Tunisie
- Panneau 27 - L’ensemble maghrébin et les mandats - L’Algérie et les États du Levant
- Panneau 28 - Rendez-vous à l’Exposition - Les visiteurs de l’Exposition
- Panneau 29 - Rendez-vous à l’Exposition - Les animations de l’Exposition coloniale internationale
- Panneau 30 - Rendez-vous à l’Exposition - Du zoo de 1931 à la nouvelle installation de 1934
- Panneau 31 - Les arts coloniaux - Publicité et marques coloniales
- Panneau 32 - Les arts coloniaux - Le palais des Beaux-Arts
- Panneau 33 - Les arts coloniaux - La Croisière noire et les Bois coloniaux
- Panneau 34 - Les pavillons étrangers - Les empires coloniaux absents
- Panneau 35 - Les pavillons étrangers - La Belgique, l’Italie, la Palestine et l’Hindoustan
- Panneau 36 - Les pavillons étrangers - Le Portugal, le Danemark et les États-Unis
36 panneaux (164x136,5 cm)
Conçue par le Groupe de recherche Achac en 2022 en partenariat avec la Ville de Paris et réalisée avec le soutien de l’ANCT
Colonisation & Propagande. Le pouvoir de l’image (Cherche Midi, 2022) de Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Sandrine Lemaire, Alain Mabanckou et Dominic Thomas.
Le Paris noir (Hazan, 2010) de Pascal Blanchard, Éric Deroo et Gilles Manceron.
Culture coloniale en France. De la Révolution française à nos jours (CNRS Éditions, 2008) sous la direction de Nicolas Bancel, Pascal Blanchard et Sandrine Lemaire.
Culture impériale 1931-1961. Les colonies au cœur de la République (Autrement, 2004) de Pascal Blanchard et Sandrine Lemaire.
Le Paris Asie. 150 ans de présence asiatique dans la capitale, 1854-2004 (La Découverte, 2004) sous la direction de Pascal Blanchard et Éric Deroo.
Culture coloniale 1871-1931. La France conquise par son Empire (Autrement, 2003) de Pascal Blanchard et Sandrine Lemaire.
Le Paris arabe. Deux siècles de présence des Orientaux et des Maghrébins (La Découverte, 2003) sous la direction de Pascal Blanchard, Éric Deroo, Driss El Yazami, Pierre Fournié et Gilles Manceron.
Images et colonies. Iconographie et propagande coloniale sur l’Afrique française de 1880 à 1962 (Achac/BDIC, 1993) sous la direction de Nicolas Bancel, Pascal Blanchard et Laurent Gervereau.
non disponible en prêt