Congrès Les enjeux des Jeux
Par Yvan Gastaut
Du 18 au 21 janvier 2022 se tiendra, au Corum à Montpellier, le congrès Les Enjeux des Jeux. Organisé par l’équipe SantESiH (Santé, Éducation et situations de Handicaps), le CRESCO (Centre de Recherches Sciences Sociales Sports et Corps) en partenariat avec le Groupe de recherche Achac, le congrès vise à faire un état des lieux de la recherche en sciences humaines et sociales sur les thématiques du corps, du sport et de l’activité physique en vue de la tenue des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Yvan Gastaut, historien, maître de conférences à l’Université Côte d’Azur, membre de l’URMIS, un des coordinateurs du programme « histoire, sport & citoyenneté » et spécialiste de l’immigration en France et de ses rapports avec le sport présente, ici, ce congrès international qui rassemblera plus de 600 spécialistes venus du monde entier des sciences humaines et sociales dans le sport.
Très vite, après la trêve des confiseurs, un grand colloque Les Enjeux des Jeux, se profile à l’horizon : si vous habitez dans la région de Montpellier, n’hésitez pas à venir nous rejoindre du 18 au 21 janvier 2022. Engagé depuis longtemps dans l’histoire du sport et des sportifs, le Groupe de recherche Achac (avec la CASDEN) sera l’un des partenaires de cet important rendez-vous au cours duquel interviendront plus 600 spécialistes de sciences humaines et sociales dans le domaine du sport et de l’activité physique.
Ce qui les rassemblera ? Réfléchir à l’importance capitale que revêtent dès aujourd’hui et que revêtiront demain et après-demain les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, un siècle après ceux de 1924. Un événement sportif planétaire comme axe structurant la recherche scientifique : tel est l’enjeu. Historiens, sociologues, anthropologues, géographes, politistes, philosophes, économistes ou encore juristes venant de tous les pays seront accueillis au Corum, le Palais des congrès de Montpellier. Il s’agira de mettre en lumière la manière dont les chercheurs en sciences humaines et sociales dans les laboratoires universitaires souvent affiliés aux départements STAPS, mais aussi très largement ailleurs dans d’autres structures publiques ou privées, pour appréhender au mieux les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
Qui peut nier l’importance d’un tel événement, sans nul doute l’un des plus importants pour la France des années 2020 ? Celui-ci mobilise déjà bien des énergies depuis quelques mois voire quelques années depuis que Paris a été officiellement désignée en 2017. Le Groupe de recherche Achac a été parmi les premières structures à manifester un intérêt sans faille pour travailler sur une histoire globale des olympiades en collaboration avec la CASDEN. Expositionpédagogique « Histoire, Sport & Citoyenneté », colloques, préparation d’une exposition au Musée national de l’histoire de l’immigration, ouvrage, série de films... Nicolas Bancel (lui-même personnalité incontournable de l’histoire du sport à l’échelle mondiale depuis sa chaire à Lausanne), Sandrine Lemaire, Yvan Gastaut, Stéphane Mourlane et Pascal Blanchard se sont entourés d’un conseil scientifique composé des cinquante meilleurs spécialistes pour produire un ensemble d’outils à destination des élèves, étudiants, du grand public mais aussi des médias et des chercheurs sur une histoire olympiade par olympiade depuis 1896. C’est toute une équipe soudée qui travaille en profondeur pour faire surgir le maximum d’éléments concernant ces grands rendez-vous planétaires et leurs héroïnes et héros connus ou moins connus qui racontent nos sociétés et leurs évolutions.
Car raconter les olympiades, c’est se lancer dans l’analyse des mutations du monde dans sa dimension géopolitique, politique et culturelle. Des archives en tout genre s’amassent peu à peu, et nous pouvons d’ores et déjà vous dire que le résultat sera à la hauteur de nos espérances tant la documentation sur tout support est riche et souvent peu connue. Le congrès de Montpellier est important car, à deux ans et demi de l’événement, il s’agira de proposer un point d’étape en allant au-devant des chercheurs : préciser les contours heuristiques du projet mis en œuvre pour accompagner ce moment qui s’annonce essentiel.
Les Enjeux des Jeux : le titre est significatif. Envisagé et organisé par l’équipe Santé, éducation, situations de handicap (SantESIH) de l’Université de Montpellier, par le Centre de recherches sciences sociales sport et corps (CRESCO) de l’Université Paul Sabatier de Toulouse 3 et en partenariat avec le Groupe de recherche Achac, l’événement se déroulera sous le parrainage du ministère chargé des Sports, du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, de l’Agence nationale du sport (ANS) et du Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Le constat est clair : depuis quelques décennies, le champ de la recherche en sciences humaines et sociales sur le sport s’est à la fois beaucoup développé et largement diversifié. Jusqu’au milieu des années 1990, l’Association française de recherche en activités physiques et sportives (AFRAPS), créée en 1980, était la principale société savante, regroupant des chercheurs de toutes les disciplines scientifiques, y compris dans le champ des sciences du vivant (qui se sont ensuite progressivement rassemblés au sein l’Association des chercheurs en activités physiques et sportives, ACAPS, fondée en 1984). Puis, à partir de la seconde moitié des années 1990, d’autres sociétés savantes ont été créées : la Société française d’histoire du sport (SFHS) en 1985, l’Association pour la recherche sur l’intervention en sport (ARIS) en 1998, la Société de sociologie du sport de langue française (3SLF) en 2001 et, plus récemment, la Société francophone de philosophie du sport (SFPS) et la Société de management du sport (S2MS). Le Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (COJOP) de Paris 2024 a clairement affiché son ambition d’organiser les jeux les plus partagés de l’histoire : la recherche scientifique peut largement contribuer à ce projet.
Et libérons-nous tout de suite d’un poids : à l’instar des sciences dites « dures » qui gardent toute leur importance, les sciences humaines ont un rôle essentiel à jouer pour expliquer et permettre de comprendre le phénomène sportif dans sa globalité, entre acteurs de terrain et publics en tout genre. Gare à celui qui négligerait cet apport tant le sport est devenu un phénomène de société. Et pour nous, historiens, nos chantiers sont majeurs, le récent colloque organisé par le Groupe de recherche Achac et l’Université de Lausanne, en partenariat avec le Musée Olympique, le 7 décembre 2021 en témoigne. Bien des chantiers sont encore à lancer, certains se profileront à Montpellier.
Loin d’une histoire hagiographique qui viendrait globalement glorifier les actes passés, il s’agit de restituer les épisodes dans leurs complexités et contradictions. Bien des figures, événements, lieux, gestes, situations repérés et étudiés dans le vaste champ de l’olympisme nous offrent de multiples angles de vue pour aujourd’hui : quiconque viendrait contredire cette affirmation longtemps raillée se couvrirait désormais de ridicule. Ainsi, le Groupe de recherche Achac fera découvrir l’exposition pédagogique de la CASDEN « Histoire, Sport & Citoyenneté » et proposera un symposium à 360° qui permettra de faire le point sur l’approche scientifique de ce projet, en l’exposant aux congressistes, tout particulièrement le jeudi 20 janvier 2022 entre 10h15 et 12h puis entre 15h10 et 17h en présence de Pascal Blanchard, Nicolas Bancel, Sébastien Gokalp, Sandrine Lemaire, Stéphane Mourlane et Yvan Gastaut. Une étape importante, à l’orée de trois années qui s’annoncent riches, passionnantes et stimulantes, et une démarche pédagogique que toutes les équipes de recherche peuvent faire venir en 2022 gratuitement dans leurs établissements de recherche.
Venez échanger avec nous et découvrir ce programme ! D’ici là que chacun d’entre vous passe de bonnes et joyeuses fêtes de fin d’année.