Exposition « Olympisme, une histoire du monde » Des premiers Jeux Olympiques d’Athènes 1896 aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024
Groupe de recherche Achac
L’année 2024 marque l’accueil à Paris des Jeux Olympiques et Paralympiques, une première depuis 100 ans pour les Jeux d’été. Le Palais de la Porte Dorée s’empare de cet événement emblématique pour raconter avec une exposition inédite, la saga olympique à travers les crises, les luttes, les exploits et les combats majeurs qui ont façonné notre monde contemporain. Présentée à partir du 26 avril, l’exposition Olympisme une histoire du monde, organisée en partenariat avec le Groupe de recherche Achac (dans le cadre du programme « Histoire, Sport et Citoyenneté ») et soutenue en tant que mécène par la CASDEN Banque Populaire, retrace 130 ans d’évolutions géopolitiques, politiques, sociales et culturelles depuis la création des Jeux Olympiques modernes à travers les exploits des plus grands champions et championnes olympiques. Cette exposition rassemble un large commissariat avec Pascal Blanchard (chercheur-associé au CHRIM), Nicolas Bancel (Université de Lausanne) et Sandrine Lemaire (classes préparatoires, Lycée Jean Jaurès à Reims), historiens, ainsi que Yvan Gastaut, historien (Université Côte d’Azur), Sébastien Gökalp, conservateur en chef du patrimoine, directeur du Musée de Grenoble, Élisabeth Jolys-Shimells, conservatrice en chef du patrimoine, cheffe du service des collections du Musée national de l’histoire de l’immigration, et Stéphane Mourlane, historien (Aix-Marseille Université). Cette semaine en tribune le Groupe de recherche Achac propose une présentation de cette exposition emblématique.
À partir du 26 avril 2024, s’ouvre au Palais de la Porte Dorée, l’exposition Olympisme, une histoire du monde consacrée aux Jeux Olympiques modernes et à travers eux à l’histoire mondiale. Entre crises mondiales et moments de solidarité internationale, cette exposition dépeint l’évolution des sociétés contemporaines et la place que le sport occupe dans le rayonnement international de chaque nation.
Le parcours, construit de manière chronologique, invite le visiteur à s’immerger dans les 33 Olympiades modernes, d’Athènes en 1896 à Paris en 2024, incluant celles qui ont été annulées (1916, 1940, 1944). Chaque olympiade porte sur les enjeux de son époque : la naissance de l’olympisme moderne (1895-1916), le temps des nationalismes (1916-1944), celui de la Guerre froide et des décolonisations (1944-1968), l’avènement d’un monde multipolaire (1968-1988), et un nouveau siècle olympique (1988-2008). La dernière partie (2008-2024) met l’olympisme en regard des enjeux contemporains et questionne le futur des Jeux : intégration de nouveaux sports, prise en compte des genres, santé mentale des athlètes, écoresponsabilité, coûts des Jeux ou encore enjeux politiques et démocratiques. Avec près de 600 œuvres, documents, films d’archives et photographies, l’exposition fait dialoguer événements historiques, figures sportives et grands témoins de l'histoire.
À chaque Olympiade, ses combats. En plus d’être un événement géopolitique important, les Jeux sont un terrain de luttes et un miroir des évolutions sociales. L’exposition met en lumière les luttes pour les libertés fondamentales qui ont tenu lieu au cours des différentes olympiades. La démocratie, l’égalité raciale et de genre, l’inclusivité ou l’écologie sont au cœur du parcours. L’exposition présente aussi une histoire de l’immigration et des « minorités » (au niveau international), la participation des populations coloniales aux Jeux à la mise en avant d’immigrés comme figures emblématiques de réussite dans de nombreux pays grâce à leur succès sportifs. On se souvient notamment de Jim Thorpe, athlète d’origine amérindienne qui, après son succès olympique, fut acclamé à son retour aux États-Unis.
À chaque Olympiade, ses figures marquantes. Olympisme, une histoire du monde, s’appuie sur des images mémorables, des archives exceptionnelles et des portraits d’athlètes aux trajectoires hors du commun. Comme celui de Jesse Owens qui, lors des Jeux Olympiques de Berlin en 1936, remporte quatre médailles d’or et piétine les thèses racistes du régime nazi. Ou encore celui de Tommie Smith, de John Carlos et de Peter Norman qui dénoncent la ségrégation aux États-Unis sur le podium du 200 mètres aux Jeux de Mexico en 1968, le poing ganté de noir levé. Comment oublier le triomphe de Nadia Comāneci en 1976, symbole de la stratégie sportive des pays de l’Est ? Ou celui de Cathy Freeman, drapeaux australien et aborigène sur les épaules lors de sa victoire aux Jeux de Sydney en 2000, pour signifier la reconnaissance des droits des peuples aborigènes et la fraternité entre les deux peuples après deux siècles de colonisation ? À l’échelle de la France, on retiendra le destin exceptionnel de Ahmed Boughéra El Ouafi, qui gagne le marathon en 1928, pour la France à Amsterdam, et qui sera le premier « émigré » originaire du Maghreb médaillé d’or. Ces parcours de sportifs et sportives s’inscrivent dans une aventure collective marquée par les exploits de plus de 200 000 athlètes ayant participé aux Jeux Olympiques et Paralympiques depuis 1896.
Enfin, Olympisme, une histoire du monde, dépasse le temps présent et questionne le futur des Jeux. Les problématiques contemporaines d’inclusivité, de respect de l’environnement et des enjeux de démocratie dans le monde sont décryptés dans les dernières parties de l’exposition. Durant les JO à Londres en 2012 se posent les premières questions d’écoresponsabilité pour continuer à faire face aux défis environnementaux. L’exposition traite aussi de la démesure des Jeux que ce soit à Athènes en 2004 après la crise financière ou en 2014 à Sotchi en Russie et abordent aussi la question de la politisation des Jeux Olympiques entre les tensions, les boycotts, les altercations et les revendications de certains athlètes. À travers l’exposition, sa programmation et ses ateliers de médiation, le Palais de la Porte Dorée propose au public d’imaginer le futur des Jeux : intégration de nouveaux sports, redéfinition des catégories d’athlètes, nouvelles infrastructures écoresponsables…
D’avril à septembre, une programmation variée sera proposée autour de l’exposition. Les 27 et 28 avril, pour le week-end d’ouverture de l’exposition Olympisme, une histoire du monde, une programmation pluridisciplinaire met en valeur les sports urbains devenus sports olympiques. Breaking, BMX, skateboard prennent place dans les espaces du Palais. Le 11 juin 2024, le colloque international Olympisme, une histoire du monde. Entre histoire, patrimoine et héritages est organisé au cœur du Palais. Il s’agit du sixième colloque du programme de la CASDEN Banque Populaire piloté par le Groupe de recherche Achac « Histoire, Sport et Citoyenneté ». Il s’articulera autour de quatre thèmes majeurs de l’histoire de l’olympisme : Figures olympiques dans le siècle ; Les Jeux Olympiques entre autonomie et politique ; Images et imaginaires autour des Jeux Olympiques ; Héritage et patrimoine des Jeux Olympiques.
Enfin, deux publications permettent à tous les publics d’approfondir les enjeux de l’exposition. Le catalogue d’exposition « Olympisme, une histoire du monde » (Éditions de La Martinière, mars 2024), dirigé par Pascal Blanchard, Nicolas Bancel, Claude Boli, Daphné Bolz, Pascal Charitas, Sylvère-Henry Cissé, Yvan Gastaut, Sébastien Gökalp, Élisabeth Jolys-Shimells, Sandrine Lemaire, Stéphane Mourlane, Philippe Tétart et Dominic Thomas, est déjà une référence absolue sur 130 ans d’histoire. Et pour s’adresser aux plus jeunes, la bande dessinée « Olympisme, une histoire en 30 dates » (Éditions Quelle Histoire), destinée aux 7-10 ans, revient de façon documentée et ludique sur des faits passionnants des Jeux Olympiques de 1896 à aujourd’hui. La revue Hommes & Migrations publie à cette occasion un numéro spécial sur les Jeux et les immigrés en France.
À découvrir en avant-première au Palais de la Porte Dorée !